Jouant de poses hardies, éliminant tout sauf le superflu Bud en parfait foutriquet fait de ses femmes tout sauf de simples objets de décharge ou de vulgaires bécasses. Elles deviennent des polissonnes voraces amoureuses des étoiles, des hirondelles basses qui refont le printemps, des cygnes au trognon blanc plus que viande à piton. Certes Bud nous incite à les honorer de vilaines pensées. Car pantins nous sommes, pantins nous resterons, adorateurs du rut rêvant de glisser le brandi dans chaque hure. Mais ici du porc épique et de sa Sainte Charcuterie il ne reste pas grand chose.
Des fesses comme mappemondes se tapent une bonne tranche de rire tandis que nous reluquons leurs jambons propres à diverses pamoisons. Mais tel des gars de la marine d'eau douce nous sucreront les fraises avant de glisser notre truite en ces crucions. Les nymphettes propices en courbettes ne font que remiser à Fort Braguette ce qu'on aurait préféré vouer à d'autres cachettes que Bud ne se prive pas de montrer. C'est moins tombal que velouté. C'est volupté de valseur valsant. Mais pour le fun. Car si on aimerait souquer, sabrer, crapuler, déglutir, masser le croupion, saliver le point G, H, I, J jusqu'à X, presser, barbarer, recter, ensevelir, operculer, vermisser, reluire, turgescer, funambuler tout n'est que partie montrer. Voir n'est pas jouer..
En conséquence Bud nous referait presque le coup des calendriers pour routiers made in USA des années cinquante. Mais avec ses égéries la rentabilité du transport aurait sans doute bougrement du plomb dans l'aine. On imagine les gros bras jambonner, membruner, avagardneriser, liztaylorer, sphérer, vicer, souillonner, hilarir et clintonner plutôt que de mettre des miles entre leur rêve et la réalité. Il n'empêche que Bud ne cesse de nous harceler de ses solitaires qui noient le narcisse ascète à Sète (ou ailleurs), de celles qui n'ont pas leurs seins dans leurs poches, de ses tricoteuses de noeuds et de ses faufileuses, de ses pros du pot, de ses veuves de guère ou du clito, de ses égland-tines et ses tireuses d'élytre, de ses mateuses de lombric, de ses Marie-Madeleine de Commercy, de ses visiteuses du soir comme de ses endimanchées de Ville d'Avray ou de ses ramoneuses savoyardes.
Toujours est-il qu'à travers elles et pour notre plus grand délice Bud nous rend schizophrène. Comme lui on partage le monstrueux péché de la chair sans coup férir sous prétexte que ses images ne sont que des caricatures. Et quoiqu'on se sente écarté des faveurs des graminées des gamines on ne résiste pas à leur rose qui tache. Par leur sourire on devient voyant myope, on rosit comme un porc. Certains éprouvent à travers elles les velléités du couchant d'autres y découvrent les apothéosees de leur premier lapsus.
Toujours est-il que Bud cultive la seule ironie. Celle qui peut se lier au plaisir et s'éloigne de toute grossièreté. Loin du trop simpliste érotisme et de ses impostures il évite au voyeur de se prendre au sérieux. Il évite tout autant la défroque et la soutane qui permet d'accorder aux juges et aux curés une hâtive reconnaissance. Seule l' ironie du sexe est digne. Elle rappelle que la vie n'est pas qu'un bol de cendres mais une sacrée belle paire de cuisses. Ce sont elles qui rendent le reste supportable. Penser avec son sexe remet ainsi parfois le cerveau à sa place. Caresser l'obscène peut suffire. La naissance ayant signé notre condamnation restons le plus libre possible en attendant notre exécution. Allez Bud remettez-nous ça !